C’est un coup dur pour le monde du secteur du vivrier en Côte d’Ivoire. Irié Lou Colette, présidente de la Fédération Nationale des Coopératives de Vivriers en Côte d’Ivoire (FENASCOVICI) n’est plus. Elle est décédée vendredi 5 mars 2021 au CHU d’Angré à Abidjan à l’âge de 65 ans.
Née en 1956 à Iriéfla dans le département de Gohitafla, Irié Lou Collette, n’ayant pas eu la chance d’aller à l’école s’est fait connaître grâce au commerce du vivier avec la création de la FENASCOVICI.
Vendeuse de fruits et légumes dès son plus jeune âge, Colette Irié Lou a fondé en 2001 la FENASCOVICI pour défendre la cause des personnes de son secteur d’activité. Cette fédération regroupe plus de 5 000 agricultrices. Grâce à cette coopérative, Irié lou Colette régnait sur l’immense marché Gouro, à Abidjan, et travaillait à la modernisation du secteur vivrier, via la construction d’une chambre froide avec pour objectif majeur d’organiser les femmes, qui sont les principales productrices de cultures vivrières en Côte d’Ivoire. Irié Lou Colette a bâti sa richesse exclusivement dans le vivrier Ivoirien. Elle avait la particularité de n’avoir fait aucune étude à cause de l’extrême pauvreté de ses parents qu’elle aidait déjà dans le travail dès le bas âge. Avec la FENASCOVICI, Irié Lou Collette et ses collaboratrices mettaient sur le marché des produits vivriers de bonne qualité à faible prix.
Avec son décès, la Côte d’Ivoire vient de perdre une de ses plus grandes entrepreneuses et modèle de réussite.
Il faut savoir que Irié Lou Colette est morte d’un cancer en phase terminale diagnostiqué au CHU d’Angré alors qu’elle venait de regagner Abidjan après une tournée à l’intérieur du pays. Sa mort a choqué plus d’un et particulièrement les femmes du monde vivrier pour qui Irié Lou Collette est une « mère ».
Irié Lou Colette a glané des prix et distinctions en Côte d’Ivoire. Dès 2000, elle se voit décerner le Chevalier de l’Ordre National de Côte d’Ivoire. 4 ans après, c’est un diplôme du bâtisseur de l’économie ivoirienne qui lui sera décerné. En 2008, la FAO lui décerne la Médaille de Meilleure Artisane de la sécurité alimentaire du pays avant d’être élevée au rang d’Officier de l’Ordre du Mérite Nationale de Côte d’Ivoire.
Le Grand Prix Femmes Ivoire Dominique Ouattara des femmes leaders de Côte d’Ivoire lui fut décerné en 2013. Elle est aussi récipiendaire du Prix d’Honneur de la Meilleure Dirigeante de la FENASCOVICI avant de glaner en 2015 le Chevalier dans l’Ordre du Mérite Agricole de Côte d’Ivoire. Le Président ivoirien lui décernera aussi en 2016 le Prix d’Excellence de la Meilleure Entreprise de commerce intérieur en Côte d’Ivoire.
Bien plus qu’une femme d’affaires, elle était un soutien important à l’économie agricole ivoirienne.
C’est donc une fierté nationale qui vient de quitter les ivoiriens de façon aussi brutale et inattendue, un coup dur pour le peuple Gouro particulièrement. Repose en paix, *Lîtagonnin (femme battante ).
Franck Ariol
Laurore.net
