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Région du Poro- Le préfet André Ekponon lance l’offensive contre l’orpaillage illégal
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Redaction
Le préfet de région du Poro, préfet du département de Korhogo, André Assomou Ekponon a entrepris une campagne de sensibilisation des populations de la région du Poro sur l’orpaillage illégal. Une initiative du ministre des Mines, du Pétrole et l’Energie, Mamadou Sangafowa Coulibaly qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme de développement des activités du secteur minier. Ainsi, le jeudi 24 octobre dernier, M. Ekponon était à Komborodougou pour échanger avec les forces vives de cette sous-préfecture.
Selon le gouverneur il s’agit de faire prendre conscience aux chefs traditionnels, aux propriétaires terriens, ainsi qu’à l’ensemble des populations, des dangers de l’orpaillage illégal. Pour cette tournée, il était accompagné du Directeur Régional des Mines du Poro, du Responsable du Groupement Spécial de Lutte contre l’Orpaillage Illégal (GS-LOI), et le chef du Cantonnement des Eaux et Forêts de Korhogo. La première étape de cette campagne de proximité a conduit la délégation préfectorale dans les sous-préfectures de Kanoroba, Nafoun et la commune de Sirasso. A Kanoroba, localité situé à 90 kilomètres de Korhogo, cette activité minière est pratiquée de façon anarchique. Au foyer des jeunes, devant les représentants des populations des 25 villages rattachés à la sous-préfecture, avec à leur tête, le chef de canton accompagné des leaders communautaires et du député suppléant, le sous-préfet de Kanoroba a fait l’historique de l’orpaillage illégal dans sa zone.
Mesures gouvernementales
« La poussée de la quête du métal jaune qu’il avait été donne de constater, et qui faisait suite aux travaux effectués par les sociétés METCI et RAND GOLD, détentrices du permis de recherche d’exploration, semble s’être un peu estompée depuis un certain temps faute de résultats probants. Néanmoins, quelques individus continueraient de squatter les terres de certains de nos villages » a souligné Siriki Sanogo.
Le Directeur Régional des Mines du Poro a instruit son auditoire sur les nouvelles mesures gouvernementales qui sont mises en applications pour assainir le milieu minier. Dans son exposé, Kouamé Koffi Aimé a présenté l’état des lieux de l’orpaillage illégal en Côte d’Ivoire, les impacts négatifs de cette pratique sur l’économie nationale, les actions menées par l’Etat pour y mettre fin.
Le chef du cantonnement des Eaux et Forêts de Korhogo a exposé sur l’impact de l’orpaillage illégal sur le milieu naturel (forêts, cours d’eaux). Quant au responsable du Groupement Spécial de Lutte contre l’Orpaillage Illégal (GS-LOI), Lieutenant-Colonel Tchea HERMANN, par ailleurs chef du centre opérationnel de la 4ème région de gendarmerie de Korhogo, a fait un bilan mensuel de la lutte contre l’orpaillage illégal dans la région Nord. Ainsi donc 19 sites ont étés déguerpis, 24 personnes interpellées et du matériels saisis mis à la disposition du GS-LOI. Cependant cette brigade interministérielle rattachée au conseil national de sécurité rencontre quelques difficultés sur le terrain. Notamment le manque de collaboration des populations, la complicité des acteurs locaux et non nationaux.
« L’orpaillage illégal est une source connue du financement du terrorisme doit être freiné par des opérations énergiques menées grâce à une bonne collaboration des populations Afin d’être plus efficace le responsable du GS-LOI souhaite votre adhésion. Le numéro vert pour la brigade nord est le 0759847607». Toutes les trois présentations ont été accompagnées de diapositifs. Celles-ci ont permis aux populations de voir les images des impacts négatifs de l’exploitation anarchique de l’or dans leur environnement immédiat sur l’agriculture, l’économie, la santé et la sécurité. La procédure d’obtention du permis d’exploitation est l’un des points clés qui a suscités beaucoup l’intérêt des populations lors des échanges. Le processus d’acquisition d’autorisation et d’agréments nécessaires à la pratique de l’orpaillage légal, par la création de coopérative, a été largement expliqué par le premier responsable des mines du Poro, à la grande satisfaction des intervenants.
Résultats encourageants
Dans la sous-préfecture de Nafoun à 85 kilomètres de Korhogo, la persévérance dans la sensibilisation des opérateurs illégaux exerçant sur son territoire a commencé fort heureusement à porter des fruits très encourageants selon le commandant de cette localité. « La sous-préfecture de Nafoun compte à ce jour 5 autorisations d’exploitation d’or dont 3 artisanal et deux semis industrielles. Dans le village de Zangaha, deux autorisations d’exploitations artisanales sont attribuées. Deux autres autorisations d’exploitations semi industrielle, dont l’une à Hodia et l’autre Nafoun. Tout récemment attribué à la société Sacko Group. À côté de cela, je voudrais également citer le cas d’un autre fils de la région, dont la demande est en cours de traitement au Ministère des Mines du Pétrole et de l’Energie, après la phase d’enquête par nos soins. Avec l’action que vous initiés aujourd’hui, je suis convaincu que la situation va encore s’améliorer. Les dernières poches de résistance vont certainement s’aligner avec l’appui de nos chefs coutumiers et de nos élus et cadres », a soutenu Guéhi Achille Dodo, sous-préfet de Nafoun.
Les actions de l’administration ivoirienne qui visent à aider les acteurs illégaux à se conformer aux prescriptions légales de l’Etat de Côte d’Ivoire ont été saluées par les populations. « L’orpaillage illégal est un mal qui ronge la région. En sensibilisant la population de cette façon, je pense que nous allons nous en sortir. Ça ne sert à rien que l’Etat perde de l’argent, alors que nous avons besoin de cet argent pour nous sortir du sous-développement. Lorsqu’on se plaint de l’état des routes, des écoles, des centres de santé, il faudrait qu’on sache que c’est nous même qui faisons que nous n’avons pas ces éléments», a reconnu Yéo Doyorogué, porte-parole des présidents des mutuelles de la sous-préfecture de Nafoun.
Insécurité
Au-delà de l’aspect économique de ce fléau sur l’économie nationale, le volet sécuritaire des habitants des zones concernées semble avoir déjà laissé une trace visible au sein des communautés. «Il y a beaucoup d’incidents ici du fait de l’orpaillage illégal, des viols, des actes d’agresserions, la prostitution. On voit le nombre de bars qui a augmenté, les villages qui sont surchargés…Notre jeunesse est notre or à nous. Dans quelques années nous ne serons plus de ce monde. Mais nous souhaitons garder la savane, les cours d’eau propres pour eux les jeunes. C’est un héritage. Et nous a notre tour, nous allons continuer la sensibilisation » a révélé Silué Nanzouhan, cadre du village.
Pour la seconde étape de la tournée de sensibilisation sur l’orpaillage illégal, la délégation conduite par André Assomou Ekponon, le préfet de région du Poro, préfet du département de Korhogo, a sillonné du 14 au 24 octobre 2024, les localités de N’ganon, Nionfouin, Koni, Kiémou et Koumborodougou. Cette phase a enregistrée, en plus la présentation du Directeur Régional des Mines du Poro, du Responsable du Groupement Spécial de Lutte contre l’Orpaillage Illégal (GS-LOI), et du chef du Cantonnement des Eaux et Forêts de Korhogo, celle du chef d’agence de l’emploi jeunes sur le thème « L’agence emploi jeunes et ses dispositifs d’insertion ».
Une présentation en quatre parties à savoir le dispositif d’entrepreneuriat, les programmes spéciaux, le développement des compétences et l’emploi salarié. C’est donc à juste titre que les chefs de village et de terre, les présidents des associations de jeunesse et des femmes ont été conviés à cette grande campagne de sensibilisation. A Nionfouin, localité située à 57 km, la sensibilisation semble avoir eu un écho favorable selon le sous-préfet. Un seul site d’exploitation légal a été recensé officiellement. L’on note également un permis d’exploitation artisanale délivré en avril 2018 par le ministère des Mines. Et ce permis est en cours de renouvellement. En dehors de ce site, plusieurs autres sites d’orpaillage ont été identifiés par les services des mines. Il s’agit d’un site industriel, de trois autres sites semi-industriels dont la demande pour l’enquête de commodo et incommodo ont été soumises à la sous-préfecture. Et enfin 3 autres sites artisanaux dont les demandes de commodo et incommodo seront ouvertes dans peu de temps.
Fléau
Face aux populations, André Assomou Ekponon a expliqué que l’orpaillage illégal est un fléau qui menace l’équilibre social et écologique de nos communautés, constitue un véritable défi pour les autorités locales. Il a soutenu que la lutte contre l’orpaillage illégal n’est pas réservée qu’à une seule entité, un seul clan ou un seul groupe. Le représentant du chef de l’Etat a dénoncé l’attitude des propriétaires terriens qui pour l’amour du gain facile, accueillent les clandestins dans leurs localités moyennant de l’argent. André Assomou Ekponon a souligné la complicité des autorités administratives et coutumières, des élus et des cadres qui protègent les illégaux. Il a exhorté les populations à s’appliquer pour la réussite de la campagne de sensibilisation. « Cette tournée nous l’entamons pour dire aux populations quels sont les dangers qu’elles courent et qu’elles font courir à la région et à notre pays quand elles se montrent complices des orpailleurs illégaux. A la fin de cette première semaine, nous avons constaté que les populations nous ont prêtées une oreille attentive. Et qu’elles ont compris le danger de poursuivre dans cette voie. Tous ensembles, nous devrons collaborer pour pouvoir juguler ce fléau. Nous vus que beaucoup d’interventions ont été faites, certains engagements ont étés pris. Nous avons souhaités que des petits comités se mettent en place au niveau des villages pour qu’il y ai un suivi », s’est réjoui le préfet de région du Poro.
Levier économique
Il a expliqué aux populations, notamment aux chefs traditionnels et propriétaires terriens, les enjeux de cette lutte commune et les mesures envisagées par l’État ivoirien pour assainir cette activité. Pour le préfet de région, ‘’ la Côte d’Ivoire sous le leadership du Président Alassane Ouattara prévoit de faire de l’extraction minière un levier économique majeur de notre nation, avec un cadre administratif et juridique bien précis’’. Il est crucial que les nationaux s’intéressent à ce secteur notamment les jeunes et les opérateurs économiques. « J’encourage les jeunes ivoiriens à se constituer en sociétés coopératives et entreprises formelles pour investir le secteur minier en Côte d’Ivoire. Il faut éviter que cette pratique ne constitue une source de financement pour l’extrémisme violent. Que les populations se rapprochent de l’administration et de la direction régionale des mines pour avoir toutes les informations et les conditions pour se mettre en coopérative. On a le devoir de sauvegarder ces terres, on a le devoir de sauvegarder notre pays. Il faut qu’on engage les jeunes d’arrêter d’être les complices de l’orpaillage illégal. L’Etat est en train de prendre des mesures pour que vous pussiez vous mettre en coopérative», a-t-il soutenu.
À l’unanimité, les participants à ces rencontres d’échanges, ont apporté leur soutien au préfet de Région pour éradiquer l’orpaillage illégal dans leur localité. La dernière étape de la phase 2 de la tournée de sensibilisation s’est achevée par la visite d’un ancien sire d’orpaillage illégal à Tchafiguékaha dans la sous-préfecture de Koumborodougou. « C’est avec un pincement au cœur que j’observe ce paysage que je connais depuis plus de 60 ans. Il faut dire que c’est inquiétant pour l’avenir de notre jeunesse. Si nous ne prenons pas garde pour protéger nos terres, je pense que dans trois décennies, il n’y aura plus de terres à Koumborodougou. Cette mission de sensibilisation initiée par le gouverneur est la bienvenue. Cela nous donne en tant que cadre de la localité, une rampe sur laquelle nous sommes lancés, et nous allons faire de son message le nôtre, et l’inscrire au programme d’action de la mutuelle pour la sensibilisation des jeunes. Je remercie les différents exposants qui dans des exposés très clairs, que nous allons reprendre au cours des prochaines rencontres avec les autorités coutumières, avec les différentes jeunesses, pour leur montrer le souci de destruction de Koumborodougou, et partant de là, de toute la région du Poro, voir de la Côte d’Ivoire », a affirmé Dr Coulibaly Adama, doyen des cadres de la sous-préfecture de Koumborodougou, par ailleurs représentant le président de la mutuelle de développement du village.
Statisques
Selon les chiffres, de l’année 2018 à 2023, ce sont environ 4 500 sites d’orpaillage illégal qui ont été déguerpis sur toute l’étendue du territoire national. La Côte d’Ivoire perd chaque année des milliers de milliards de F CFA à cause de cette activité. Environ 142 tonnes d’or, d’une valeur minimale de 4609 milliards de F CFA, échappent ainsi aux circuits économiques formels. Cette fuite de ressources se traduit par une perte de recettes fiscales de 744 milliards de F CFA pour l’État ivoirien, tandis que les orpailleurs illégaux, majoritairement issus de pays limitrophes, réalisent des gains de 3 256 milliards de F CFA.
Adam’s Régis SOUAGA avec préfecture de Région du Poro
NDLR: Le titre est de la rédaction
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