En Turquie, trois journalistes condamnés pour violation de la loi sur les services secrets ont perdu leur procès en appel. Ils avaient déjà passé plusieurs mois en détention préventive dans le cadre de ce dossier.
Un nouveau nom vient s’ajouter à la liste déjà longue des journalistes emprisonnés en Turquie – 49, désormais, selon l’Association d’études sur les médias et le droit (MLSA). Murat Agirel, Baris Pehlivan et Hülya Kilinç, des reporters travaillant pour des médias d’opposition, ont été incarcérés suite à la confirmation en appel de leur condamnation. Les deux premiers ont finalement été rapidement libérés, le troisième reste en détention.
Murat Agirel avait été condamné à quatre ans et huit mois de détention et ses collègues à trois ans et neuf mois. Les trois journalistes étaient accusés d’avoir révélé l’identité d’un agent des services secrets tués en Libye, où la Turquie est intervenue militairement en 2020 pour soutenir le Gouvernement d’union nationale (GNA). Au cours du procès, les journalistes avaient rejeté les charges, soulignant que le nom de cet agent, et celui d’un collègue tué à ses côtés, étaient apparus des centaines de fois sur les réseaux sociaux avant qu’ils n’écrivent leurs articles.
Emprisonné « pour avoir fait du journalisme »
« Nous ne nous tairons pas, nous n’avons pas peur et nous ne nous habituerons jamais », a déclaré Murat Agirel avant de pénétrer dans la salle d’audience d’Istanbul, tandis que Baris Pehlivan rappelait qu’il entrait en prison « pour la troisième fois pour avoir fait du journalisme ». Hülya Kilinç a, quant à elle, été incarcérée à Manisa, dans l’ouest de la Turquie.
Son incarcération intervient moins d’un mois après celle d’une autre célèbre journaliste, Sedef Kabas, condamnée quant à elle pour « insulte » au président Recep Tayyip Erdogan.
Source: rfi.fr
NDLR: Le titre est de la rédaction