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Yaobou- Le Dipri célébré avec une innovation majeure

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La célébration de la fête du Dipri à Yaobou, village de la sous-préfecture de Gomon, située à 18 km de Sikensi a démarré ce samedi 17 Avril. Cette année, la fête comporte une innovation majeure.

 

La fête de Dipri correspond au quatrième mois lunaire du calendrier Abidji. C’est une fête traditionnelle à haute portée culturelles.

Cette année la mutuelle du village a voulu donner un cachet spécial à cette cérémonie en faisant de cette célébration un festival dénommé « Festival-Dipri ».

 

Il est prévu, à cette occasion, des danses, des animations culturelles, des conférences sur le Dipri et le christianisme, le Dipri et la modernité mais surtout la grande cérémonie du Dipri le 17 avril et le dimanche 18 avril, la découverte de “l’adjouè” hè et le Kia Ira (la cuisine spéciale Abidji de Yaobou).

 

Selon Romuald Yamba, fils et membre de la mutuelle, cette célébration qui mobilise de nombreux touristes comporte des interdits. « Il s’agit entre autres de l’absolue interdiction faite aux étrangers de prendre part à la célébration du “Lou Bé” qui se déroule très tôt avant l’aurore. Seuls les fils du village de Yaobou sont autorisés à le faire. Les invités doivent rester à la maison et attendre la levée du jour. Nous ne devrons pas emmener avec nous nos visiteurs à la rivière sacrée « Kongôtêhi ». Seuls les enfants de Yaobou sont habilités à y entrer. Évitons de porter des tenues de couleurs pour aller à la rivière. Tous ceux qui voudraient entrer dans la forêt devraient être vêtus de blanc. Les femmes en période de menstruation ne doivent pas aller dans la rivière sacrée. », a-t-il expliqué.

 

En plus de ces interdictions, il y a la question de l’accès au village pendant ces festivités.« Que tous les fils et toutes les filles de Yaobou et tous les amis de ce village prennent les dispositions pour être présents dans le village au plus tard le vendredi 16 avril à 23h59. Après cette heure précise, aucune entrée ne sera autorisée dans le village », a –t-il précisé.

 

Sur l’origine du Dipri, le père Marius Hervé Djadji, prêtre et écrivain, fils de Yaobou explique qu’il s’agit de commémorer le sacrifice de Yao, fils de Nanan N’goh, roi qui a conduit l’exode des Abidjis de Yaobou du Ghana vers la Côte d’Ivoire. « En effet, les Abidjis de Yaobou, fuyant la guerre de succession des Fantis au Ghana, se sont retrouvés devant le fleuve Comoé. Et après des échanges avec les génies de l’eau, les dernières cités voulaient un sacrifice humain. Le roi Nanan N’goh demande à sa sœur qui avait 9 enfants d’offrir un fils. Elle refusa. Face à l’intransigeance de la sœur, Nanan N’goh décide alors d’offrir son fils unique Yao. (C’est à cause de cela que parmi tous les Akan, les Abidjis sont les seuls à adopter le patriarcat et non le matriarcat). Ainsi, l’eau sécha et le peuple traversa », a relaté l’homme de Dieu.

 

D’après lui, c’est lorsque le peuple est arrivé dans l’actuelle région Abidji, que le petit frère du Roi, Asmarakou est allé créer le village de Bakanou. Nanan N’goh, de son côté, part à la recherche d’un bas-fond pour chasser des crocodiles. « Il trouve l’endroit actuel où est situé le village. Donc il s’installe et crée le village de Yaobou qui devient le village aîné des Abidji. Et il appela le village Yaobou. Ce qui signifie village de Yao. Et chaque année, il fallait commémorer cette traversée et c’est ce sacrifice qui marque la naissance des Abidji. Voici le sens du Dipri », a expliqué le guide religieux et homme de culture.

 

Quant aux noms Nadja Kotoko ou Dallo Kotouakpè, précise-t-il, ce sont des noms de guerre. Le village est aussi appelé Djabo. Parce que c’est à Yaobou que se trouve l’appareil de mesure de l’or qui est le Dja. Donc Djabo, c’est le village de l’or, souligne-t-il.

 

IT