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ONU- Antonio Guterres pour une lutte plus accrue contre le réchauffement climatique

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En ouverture de la 77e Assemblée générale de l’ONU, le secrétaire général de l’organisation, António Guterres, a mis en garde, ce mardi 20 septembre à New York, les dirigeants du monde entier contre un « hiver de grogne » et les divisions géopolitiques. Il a également plaidé pour renforcer la lutte contre le réchauffement climatique.

« La crise du pouvoir d’achat se déchaîne, la confiance s’effrite, les inégalités explosent, notre planète brûle », et malgré tout, « nous sommes bloqués par un dysfonctionnement mondial colossal », a déclaré M. Guterres, au moment d’ouvrir l’Assemblée générale des Nations unies ce mardi.

Ce constat ténébreux dressé par le chef onusien menace « l’avenir même de l’humanité et le destin de la planète », a-t-il estimé, avant d’ajouter : « Ne nous berçons pas d’illusions. Nous sommes dans une mer agitée. Un hiver de grogne mondiale se profile à l’horizon. »

Conflit en Ukraine

Et sans surprise, c’est notamment la guerre en Ukraine qui a pris une place prépondérante dans la mise en garde du secrétaire général. « La guerre a déclenché une destruction et une violation massive des droits humains et du droit humanitaire international. Des milliers de civils sont morts, des millions de personnes sont déplacées et des milliards d’autres sont impactées », a-t-il dénoncé.

Dans un monde qui fonctionne en logiques de blocs, António Guterres affirme que ce sont ces divisions géopolitiques qui amèneront la planète à sa perte, avertissant surtout la fracture entre les pays de l’Ouest et du Sud.

Le secrétaire général a été suivi quelques heures plus tard par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé lors de son discours à une sortie « digne » pour toutes les parties à la guerre en Ukraine. « Nous continuerons d’intensifier nos efforts pour mettre fin à la guerre (…) sur la base de l’intégrité territoriale et de l’indépendance de l’Ukraine », a-t-il ajouté alors que les administrations russes de plusieurs régions ont annoncé ce mardi des référendums d’annexion par la Russie cette semaine. 

Le président turc a dit aussi espérer que « la guerre ne puisse l’emporter » et qu’un « processus de paix équitable triomphe », en rappelant que par deux fois depuis le début de la guerre, le 24 février, la Turquie avait réussi à réunir les représentants de la Russie et de l’Ukraine à Antalya, dans le sud du pays, et à Istanbul.

À propos de l’accord sur les céréales conclut à Istanbul sous l’égide de l’ONU, il a estimé que c’était « une des plus grandes réalisations de la décennie écoulée » de l’organisation onusienne et qu’il a « démontré que les négociations pouvaient porter leurs fruits », espérant pouvoir atteindre le même objectif concernant la situation autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia.

Lutte contre le réchauffement climatique

Les pays du Sud s’agacent notamment de subir, en première ligne, les impacts dévastateurs d’un réchauffement climatique dont ils ne sont pas responsables. Ils s’impatientent donc de voir enfin les pays riches remplir leurs promesses d’aide financière.

Pour cela, M. Guterres a plaidé pour une taxe sur les bénéfices du secteur des énergies fossiles. Selon lui, les grandes entreprises productrices d’énergies fossiles « se régalent » de profits gonflés par la guerre en Ukraine. Il veut donc que les pays riches redirigent en partie ces sommes vers les pays qui subissent de plein fouet le réchauffement climatique.

Le patron de l’ONU tente toujours de croire à la possibilité de coopération pour une action globale efficace. Il a proposé aussi de nouveaux outils aux dirigeants, tel ce nouvel objectif de développement durable, l’ODJ Stimulus, qui se concentre sur 4 aspects des finances des pays en développement (…). Une possible solution pour résoudre les problèmes à la racine.

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, s’est ensuite exprimé. Après avoir vanté son bilan, à deux semaines des élections pour lesquelles il est distancé par l’ancien chef de l’État Lula dans les intentions de vote, il a mis en avant son pays comme étant « une référence dans le monde entier », et ce dans le contexte de la menace globale engendrée par la guerre en Ukraine.

« Le programme de développement durable est mis à rude épreuve par les menaces qui planent sur la sécurité internationale », a-t-il déclaré avant de réclamer une réforme de l’ONU. « Après 25 ans de débats, il est évident qu’il faut se tourner vers des solutions novatrices pour une réforme du Conseil de sécurité », a-t-il dit.

Fracture Nord-Sud

Du côté des pays africains, c’est sur le dossier de la lutte contre le terrorisme que les dirigeants dénoncent un « deux poids, deux mesures ». S’exprimant à son tour, le président du Sénégal et de la Cédéao a interpellé le Conseil de l’ONU « afin qu’il traite de la même manière toutes les menaces à la paix et à la sécurité internationale, y compris en Afrique ».

« Le terrorisme qui gagne du terrain sur le continent n’est pas qu’une affaire africaine. C’est une menace globale qui relève de la responsabilité première du Conseil », a-t-il déclaré, appelant l’ONU à mieux s’engager dans la lutte contre le terrorisme « avec des mandats plus adaptés et des moyens plus conséquents ».

Source: rfi.fr (pour la suite)