Alassane Ouattara a botté en touche toutes les questions liées au processus électoral en cours et qui doit aboutir à l’élection présidentielle du 31 octobre prochain. A Dimbokro, interrogé pour son avis sur une sortie dépréciative sur l’économie nationale faite par son ancien allié, Henri Konan Bédié, il a été plus que précis : « Au pays Akan et au pays Malinké, le respect de l’aîné est sacré. Je ne vais pas répondre à mon aîné » a-t-il coupé court.
Au cours de sa visite présidentielle dans la région du Moronou, oubliée du développement en dépit même du fait que l’un des plus grands critiques de la gestion économique du pays, Pascal Affi N’guessan, président du FPI, ancien Premier Ministre, y soit natif, Alassane Ouattara n’a pas dérogé à sa ligne de conduite. Il a prôné d’Arrah à Bongouanou en passant par M’batto, le bon ton, le respect, la promotion de la paix et de la cohésion sociale.
Pour certains, c’est de la reculade là où ils s’attendaient à un discours vindicatif à l’endroit de l’opposition en quête de repères.
« La région du Moronou, prospère par le passé, qui a joué un rôle important dans le développement de notre pays, est restée en léthargie avant ma prise de fonction » a reconnu Alassane Ouattara. A Arrah, il ne reste que trois villages pour y atteindre le taux de 100% de villages électrifiés.
« Nous voulons améliorer le quotidien des habitants » assure le président ivoirien, parti toucher du doigt les réalités quotidiennes de la population. Il a réitéré être parti sur ces terres dont les ancêtres n’ont eu de cesse de lui témoigner reconnaissance, pour « exhorter à la paix et à la sérénité à quelques semaines des élections présidentielles », qui pour certains ivoiriens, riment avec violence.
« Rien de ce que nous avons réalisé n’aurait été possible sans la quiétude et la concorde, merci de continuer à renforcer la paix » a recommandé Alassane Ouattara.
La région du Moronou dont est natif l’un des chefs de file de l’opposition ivoirienne, Affi N’guessan, est restée en marge des actes de violence qui ont secoué le pays. L’opposition aidée par ses relais avait appelé à manifester contre la nouvelle candidature d’Alassane Ouattara.
Des pertes en vies humaines, des destructions de biens publics et privés ont été enregistrées à Daoukro, Bonoua, Divo et Gagnoa. Des actions de coupure de route ont été menées dans certaines localités. Bongouanou et sa région sont demeurées stoïques face à cette orgie de violence.
Pour le Président de la République, l’élection démocratique, « c’est la volonté de Dieu et le choix du peuple » souverain qui permettent d’être Président de la République. « Laissons le choix au peuple de choisir son Président » a recommandé ADO.
Il a insisté sur le fait que « le Moronou n’a pas connu de violence communautaire en août dernier suivant la manipulation dont les jeunes ont été l’objet » avant de féliciter Théophile Ahoua N’doli et la chefferie traditionnelle pour les actions menées.
Il a souhaité que l’élection présidentielle soit le match des programmes et non de « la violence politique, la manipulation ». A M’batto, Alassane Ouattara a indiqué que « nous devons faire en sorte que la Côte d’Ivoire demeure en paix. » « Laissons les ivoiriens choisir librement et dans la paix celui à qui ils veulent confier leur destin. Continuez de cultiver la paix et la tolérance » a-t-il exhorté.
A.R.S
