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Filière café-cacao/ Kobenan Kouassi Adjoumani pour la mise en place de l’Interprofession pour contrer les faussaires

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Kobenan Kouassi ADJOUMANI, Ministre d’Etat, Ministre de l’agriculture, du Développement Rural et des Productions Vivrières a eu une rencontre avec les acteurs de la filière café-cacao pour aborder la question de la surenchère autour de la commercialisation intérieure du cacao. Ci-dessous son discours.
Mesdames et Messieurs les Directeurs généraux, Directeurs centraux et Chefs de services,
Mesdames et messieurs, honorables invités, chers partenaires,
Mesdames et messieurs, chers frères producteurs de café-cacao de Côte d’Ivoire,
Chers amis de la presse,
Tous en vos rangs, grades et qualités,
Mesdames et Messieurs
Je voudrais commencer par vous exprimer ma joie de vous retrouver, encore une fois, ce matin du 21 mars 2024, pour vous magnifier et magnifier notre pays, avec à sa tête, le Président Alassane Ouattara, ce leader des temps modernes, qui ne cesse de nous surprendre avec son sens de l’anticipation.
Mesdames et Messieurs,
Vous avez certainement suivi que, depuis quelques temps, nous faisons le tour des régions de notre cher pays, la Côte d’Ivoire, pour distribuer aux producteurs de vivriers. Cette distribution gratuite d’intrants permettra de porter les productions vivrières à des niveaux encore plus élevés. Nous travaillons ainsi à renforcer durablement la souveraineté alimentaire de notre pays.
Mesdames et messieurs,
Vous n’êtes pas aussi sans savoir que le café et le cacao constituent, pour la Côte d’Ivoire, plus de 40% des recettes d’exportation et plus de 15% du PIB, ce qui fait de cette filière, le fer de lance de l’économie Ivoirienne. Et c’est pour cette filière que le Président de la République, son excellence Alassane Ouattara a eu la lumineuse idée de créer, en fin d’année 2011, juste après sa prise de fonction en tant que Président de la République de Côte d’Ivoire, le Conseil du café-Cacao et de lui donner un outil de gestion du marché de ces produits, le système de ventes anticipées, basé sur les ventes à terme d’une bonne partie de la production, de sorte à garantir la stabilité des prix payés aux producteurs tout au long de l’année aux producteurs.
En plus, Monsieur le Président a, dans un souci de bonne répartition des richesses, décidé d’octroyer au moins 60% du prix CAF de ces produits, aux producteurs. Nous sommes ici, mes chers amis, pour dire merci au président pour la réforme réussie de la filière café-cacao et la stabilité des revenus des producteurs. Car, maintenant, nous nous rendons compte que ce système a très bien fonctionné, au profit de tous les acteurs des chaînes de valeurs du café et du cacao, depuis la campagne 2011-2012 jusqu’à ce jour. Personne n’a fait attention à son impact, tant que les prix internationaux restaient faibles et que le gouvernement Ivoirien s’évertuait à soutenir les prix payés aux producteurs. Personne n’a soutenu lorsque, depuis 2018, les gouvernements Ivoirien et Ghanéen ont débuté le combat pour l’adoption d’un différentiel de revenu décent, au profit des producteurs, pour préserver leur dignité et leur permettre de vivre de leurs activités agricoles.
Il a fallu que l’on observe une forte hausse des prix sur les marchés boursiers, depuis le premier trimestre de l’année 2024, pour que de nombreuses langues se mettent à critiquer ce système, parce que, dit-on, il ne répercute pas les plus-values sur le prix au producteur. Les cours mondiaux du cacao sont passés de £ 2500/T sur le marché de référence de Londres, où est vendu le cacao d’origine Côte d’Ivoire, à £ 6150/T aujourd’hui, soit une hausse de 146%. Et, dans certains pays producteurs comme le Cameroun, les prix d’achat du cacao aux producteurs, qui sont négociés aux enchères, au jour le jour, semblent particulièrement élevés. Mais la Côte d’Ivoire et le Cameroun n’ont pas le même système de vente, ils n’ont pas aussi les mêmes quantités à mettre sur le marché. La Côte d’Ivoire produit, bon an mal an, environ 2 millions de tonnes tandis que le Cameroun produit entre 250000 et 300000 tonnes de cacao par an.
L’organisation du système de vente anticipé, pratiqué par la Côte d’Ivoire, est faite de sorte que l’embellie observée sur les cours mondiaux en ce moment, sera répercutée sur les prix bord-champ du cacao au cours des campagnes à venir. Les producteurs et leurs coopératives pourront bénéficier de la hausse des cours à partir de la campagne prochaine, une hausse des cours consécutive à la maîtrise de la production impulsée par l’arrêt de tous nos programmes de replantation depuis 5 ans, limitant, ainsi, un risque d’inondation du marché, ce qui aurait eu pour effet de faire baisser les prix payés aux producteurs.
C’est dans cette atmosphère que la Côte d’Ivoire a dû faire le choix difficile entre l’augmentation et le maintien du prix garanti pour la campagne principale.
Ainsi, le Conseil du Café-Cacao a décidé de faire respecter la règle qui stipule qu’un barème est défini et doit être appliqué à la lettre par toutes les parties du secteur. Le barème fixe le cadre légal dans lequel tous les exportateurs et les acteurs de la chaîne de valeurs doivent évoluer. Il interdit la surenchère pour éviter une distorsion au niveau du prix et garantit l’équilibre et l’équité entre tous les opérateurs. Le choix du gouvernement a donc été d’interdire la surenchère.
Cette décision a été saluée à juste titre, par les multinationales exportatrices regroupées au sein du Groupement Professionnel des Exportateurs de Café et de Cacao (GEPEX), les exportateurs nationaux membres du Groupe des Négociants Ivoiriens (GNI) et l’Union des Coopératives Exportatrices (UCOOPEXCI). Même si elle apparait comme profitant aux producteurs, certaines personnes, se disant syndicalistes, associés à des acheteurs véreux, ont entrepris d’organiser une grève de protestation contre cette décision du régulateur, qui vise à protéger tout le secteur.
Il nous a été rapporté que certains acheteurs s’allient à ces syndicalistes qui s’opposent à l’interdiction de sur-paiement à l’entrée des usines, dans les ports d’Abidjan et de San Pedro. Du fait que la production collectée de la récolte principale ivoirienne n’a pas été à la hauteur des attentes, avec une baisse estimée à 24% des prévisions, certains exportateurs se sont lancés dans des paiements allant jusqu’à 1600 FCFA / kg de cacao aux acheteurs et pisteurs qui acheminaient le cacao dans leurs usines des ports d’Abidjan et de San Pedro, pendant que le prix autorisé par le barème, pour la campagne, est de 1 095 FCFA/kg. Ces acheteurs perçoivent 1600 FCFA/ kg des exportateurs et achètent le cacao entre 1100 et 1200 FCFA/ kg aux planteurs en brousse. Pourquoi cette marge n’est-elle pas partagée équitablement avec les producteurs ? Le gouvernement Ivoirien refuse une telle manipulation des prix au détriment du producteur. Si les prix doivent être répercutés, ils le seront en tenant compte des intérêts de toutes les parties prenantes, pas seulement des intermédiaires. Le gouvernement Ivoirien tient au respect des lois et règles en vigueur sur le territoire.
Mesdames et messieurs,
Avec le niveau d’implantation des sociétés coopératives et leur place dans la collecte primaire du cacao, le gouvernement a trouvé nécessaire, à ce niveau de son développement, de mettre en place l’Interprofession de la filière, pour disposer d’interlocuteurs représentatifs et fiables des producteurs. Ainsi, les individus manipulés qui rament à contre-courant des intérêts des producteurs et qui, en réalité, ne sont producteurs que de nom, seront extirpés de la filière. D’ailleurs, le recensement des producteurs de café-cacao et de leurs vergers nous en donnent un début de solution.
Mesdames et messieurs,
Les tentatives de mouvements que l’on observe sur le marché en ce moment, sont le fait de trafiquants et gagneraient à être chassés de ce programme. Je vous exhorte à vous faire recenser et à vous inscrire dans le processus de création de l’interprofession café-cacao. Et je vous invite à vous mobiliser pour contribuer à la mise en place de votre interprofession, qui est en train d’être préparée par nos services du Ministère d’État, Ministère de l’agriculture, du développement rural et des productions vivrières, et du Conseil du Café-Cacao. L’interprofession, c’est votre instrument, s’il vous plaît, ne laissez pas d’autres personnes vous le voler. Mobilisez-vous, cher cacaoculteurs et caféiculteurs.
Mesdames et messieurs,
Pour terminer, je voudrais vous demander, tous ensemble, de dire merci à notre capitaine, SEM le Président de la République, pour toute la clairvoyance dont il a fait preuve pour la filière café-cacao. Le Président Alassane Ouattara ne vous abandonnera jamais, faites-lui confiance, regardez-le et vous verrez comment les prix d’achat du cacao et du café vont évoluer au cours des campagnes à venir.
Je vous remercie.