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Justice- Impunité judiciaire contre abrazados politiques

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Affi N’guessan, éphémère porte-parole du Conseil national pour la transition (CNT, rébellion) a été laissé libre, sous contrôle judiciaire, après une audition devant un Juge d’Instruction du 9è Cabinet du Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau.

Ses parents sont heureux. Ses proches, amis et connaissances aussi. Eux qui le regardaient braver les institutions, traiter Alassane Ouattara de « Hitler », faire des mimiques, sûr que celui que lui et ses camarades militants du FPI, voient tous les jours comme la source de leur malheur. La fin de leur farouche volonté de faire une décennie au pouvoir par un pillage systématique de l’économie ivoirienne.

2021 commence bien. Pr Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA, l’ex-parti unique fondé par le père fondateur Félix Houphouët-Boigny, trait d’union de tous les protagonistes du mélodrame ivoirien, est hors des geôles de la MACA, la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan.

Ses parents sont heureux. Ses camarades militants aussi.

Ce happy end a été possible grâce à un coup de fil, celui d’Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA, éphémère président du CNT qui a ravalé son égo pour joindre à nouveau le Président de la République.

Alassane Ouattara a été réélu le 31 octobre 2020 à l’issue d’une élection présidentielle contestée par l’opposition ivoirienne, à court d’arguments et fuyant les urnes. Elle avait une autre stratégie, le putsch armé ! Malheureusement, ça n’a pas réussi et les acteurs de premier plan ont été mis aux arrêts. Depuis, dans toutes leurs interventions, l’opposition ivoirienne a fait de leur libération un point crucial de la décrispation politique et une condition sine qua num du retour à la table de négociation. Avec toujours, le couteau entre les dents face à un RHDP ramolli, apeuré, dont des acteurs voyaient leur heure de gloire à son crépuscule.

La réaction des partisans d’Alassane Ouattara ne s’est pas fait attendre. Découragement face à cette autre capitulation de leur mentor qui est toujours à faire le pas décisif jamais reconnu.

Ils auraient voulu à juste raison, voir la justice suivre son cours, juger Affi, Guikahué et leurs camarades afin que l’impunité soit à jamais enterrée dans une Côte d’Ivoire où le laisser-aller est devenu la norme chez les politiciens. Au nom des petits arrangements de derrière rideau, des jeunes, toujours eux, sont tués dans des heurts dont ils ne comprendront jamais les enjeux.

Ces hommes et femmes étaient en plein dans une tentative de coup d’Etat qui a échoué. Aujourd’hui, leurs suppôts continuent de rassurer les simples d’esprit dans les localités acquises à leur cause que le séjour de Ouattara, ne sera que de courte durée.

La recherche effrénée du Prix Nobel de la Paix depuis 2010 a conduit le pouvoir à commettre des erreurs stratégiques payées cash dans le cours des événements. Une mauvaise communication a fini par rendre la victime, coupable des faits allégués et de la mort de 3000 personnes pour lesquelles, on n’aura jamais su qui a été le donneur d’ordre, les exécutants et adjuvants.

Ce pays de Félix Houphouët-Boigny, qui n’a pas hésité à sanctionner les jeunes cadres en 1963, auteurs selon lui d’un complot de chat noir, se cherche une voie de salut, pris dans l’engrenage de la recherche de la justice, du pardon, et d’une paix devenue épistolaire au fil des années et des tenants du pouvoir.

Quelque chose s’est brisée depuis la mort du Bélier de Yamoussoukro. Un des fondements de la réussite politique de Félix Houphouët-Boigny s’est brisé. A jamais !

Ces héritiers, pas si dignes que cela, donnent d’eux une image indigne du Père qu’aura été le Sage de Yamoussoukro, vénéré, imité mais jamais égalé.

Au nom d’une paix, à géométrie variable selon les camps, Alassane Ouattara a permis à Affi N’guessan, désormais habitué des geôles de prison, à humer l’air de la liberté. Il l’était déjà quand il brandissait le sabre et croyait dur comme fer, au coup d’Etat soutenu par Henri Konan Bédié.

C’est bien, tout le monde est content, les parents des militants dont les enfants sont morts, devraient l’être. Le sacrifice suprême de vie de leurs enfants a permis aux acteurs politiques de se retrouver. En toute hypocrisie.

Adam’s Régis SOUAGA