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Alassane Ouattara à Sinfra : « Les donneurs de leçons d’aujourd’hui ? Une honte pour la Côte d’Ivoire ! »

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Pour son premier meeting dans la région de la Marahoué, Alassane Ouattara a asséné des vérités historiques pour rafraîchir la mémoire des « donneurs de leçons d’aujourd’hui »

La place publique de Douafla a refusé du monde. Personne ne voulait se faire conter la première visite d’un Chef d’Etat en exercice à Sinfra, en pays Gouro, jeudi 24 septembre 2020. Le soleil était au rendez-vous comme la ferveur populaire. C’est donc devant une foule de partisans et d’ivoiriens, venus l’écouter ou le découvrir, pour la première fois, depuis le déclenchement de sa lutte politique, qu’Alassane Ouattara, très en verve a rappelé à certains acteurs politiques, leurs méfaits. Lesquels ont engendré toutes les crises que le pays a connues.

« Quand j’entends ces donneurs de leçons aujourd’hui, quelle honte ! C’est une honte ! Ils ont créé les problèmes de la Côte d’Ivoire. Ils sont responsables de tous les maux que la Côte d’Ivoire a vécus. Parce qu’ils n’ont pas respecté le Droit, parce qu’ils n’ont pas respecté les institutions » a estimé Alassane Ouattara.

Il estime que « 20 ans après, ils recommencent les mêmes bêtises. »

L’opposition ivoirienne, sous la houlette du président du PDCI-RDA a lancé un appel à la « désobéissance civile » sans effet sur le terrain pour contraindre, dans leur entendement le candidat du parti au pouvoir, Alassane Ouattara, à renoncer à sa candidature.

Alors qu’il avait le 5 mars 2020, annoncé son retrait de la course à la présidence, le chef de l’Etat ivoirien est revenu sur sa parole, suite au décès subit de son Premier Ministre et candidat désigné du RHDP, la coalition au pouvoir, pour se présenter lui-même. Toute chose qui lui vaut un tollé de bois vert.

La Côte d’Ivoire doit avoir une élection présidentielle le 31 octobre prochain. Entre temps, Alassane Ouattara achève ses visites présidentielles dans les régions, par la 31è région, la dernière, dans la région de la Marahoué d’où est natif le juge Zorro Bi Epiphane Ballo qui lui avait en 1997, délivré un certificat de nationalité. Ce document lui ouvrait la voie vers une candidature possible à l’élection présidentielle contre Henri Konan Bédié du PDCI-RDA. C’est ce chapitre historique qu’il racontait devant la population de Sinfra, lors de ce premier meeting dans la Marahoué.

 « Je tenais à faire cette ouverture pour rendre hommage à Epiphane Zorro Bi. (…) Si j’avais été comme les autres, j’aurai dit que je ne suis pas d’accord. J’ai attendu le temps qu’il fallait pour me présenter à nouveau aux élections. C’est cela la démocratie » a-t-il soutenu.

M.Ouattara estime que « Si les institutions disent que vous n’êtes pas éligibles, même si c’est injuste comme c’était mon cas, on doit l’accepter parce qu’il s’agit des institutions de la République. »

Quoique, assure-t-il, « Epiphane avait raison pendant cette période et les institutions avaient tort », il n’a pas dérogé à la loi et s’est plié à la décision des autorités politiques du moment. « Mais, nous avons accepté parce que c’était les institutions » rappelle-t-il. Parlant de l’opposition, il a fait savoir  qu’elle peut continuer sa « désobéissance civile » tandis que « nous, nous sommes au travail. Nous travaillons pour tous les ivoiriens sans exception. »

Il a raconté son rapprochement politique d’avec Zorro Bi Epiphane Ballo, aujourd’hui, Secrétaire d’Etat au renforcement des capacités et à la bonne gouvernance.

« Beaucoup ne se souviennent pas. Quand je suis rentré en 1997 et j’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2000, bien évidemment, étant né à Dimbokro, j’ai demandé à mon frère aîné Sinaly Ouattara d’aller chercher mon certificat de nationalité au tribunal. Il est tombé sur un jeune magistrat qui s’appelait Zorro Bi Epiphane. Il était Juge au tribunal de Dimbokro. Sa réputation de magistrat intègre, droit, incorruptible avait déjà été établie. Regardant les documents, bien évidemment il m’a délivré mon certificat de nationalité. Mais, qu’est-ce qu’il n’a pas vécu pour ceux qui sont les donneurs de leçon aujourd’hui. Ces gens qui n’ont jamais respecté la loi ni la justice. Ils ont pourchassé Epiphane. Il a dû d’abord s’exiler au Burkina Faso, puis en Belgique pendant des années parce que le pouvoir en place estimait qu’il ne fallait pas donner à Alassane Ouattara son certificat de nationalité. Il savait que si Alassane Ouattara était candidat en 2000, il aurait été président depuis 2000.Ils ont alors décidé d’annuler ce certificat de nationalité. Nous sommes allés en appel à Bouaké, ils ont annulé à nouveau le certificat. Tout cela pour rendre Alassane Ouattara inéligible » a rappelé Alassane Ouattara à Sinfra.

A.R.S