Le Parti de Laurent Gbagbo est entré au laboratoire pour une analyse de la situation politique après avoir boycotté l’élection présidentielle du 25 octobre dernier. Après une analyse complète de la situation, le PPA-CI dit ne pas reconnaitre le scrutin et les résultats qui en ont résulté. Au terme de sa réunion extraordinaire, le PPA-CI annonce une marche pour le 8 novembre prochain. En attendant la réaction des autorités ivoiriennes au regard des menaces proférées par des cyberactivistes et autres acteurs présumés de la société civile, les observateurs sont bien curieux de voir la suite que donnera le pouvoir à cette décision du PPA-CI. L’autre équation est l’accueil que les militants et autres sympathisants vont réserver à cet appel alors même que des dizaines d’individus sortis pour manifester dans le cadre de l’appel du Front Commun, interpellés et jugés, ont écopé de trois ans de prison ferme. Voici en intégralité ci-dessous la déclaration du parti de Laurent Gbagbo.
Le Secrétariat Général du PPA-CI s’est réuni en session extraordinaire ce mardi 28 octobre 2025, de 16h45 à 18h00, au siège du Parti sis à la Riviera Bonoumin. L’ordre du jour a porté sur l’analyse de la situation politique nationale et les perspectives.
S’agissant de la situation politique nationale, le PPA-CI note avec indignation que l’élection présidentielle, qui aurait dû constitutionnellement se tenir le samedi 25 octobre 2025, s’est plutôt transformée en un braquage électoral orchestré par le régime de monsieur Alassane OUATTARA, candidat à un 4ème mandat anticonstitutionnel.
Pour perpétrer ce coup d’État civil, monsieur Alassane OUATTARA a déployé près de quarante-quatre mille (44 000) éléments des forces armées afin de tenir en joue et de réprimer dans le sang les manifestations pacifiques des Ivoiriens opposés à sa volonté de briguer un quatrième mandat anticonstitutionnel.
Le bilan provisoire de cette violente répression fait état de vingt-trois (23) morts, de centaines de blessés et de milliers de manifestants arbitrairement détenus.
Les exactions contre les populations civiles se poursuivent à ce jour, notamment à Nahio, sous-préfecture de Saïoua, où des civils ont été atrocement tués, brûlés vifs et des villages incendiés.
Le PPA-CI condamne avec la plus grande fermeté ces atrocités et prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur la propension de monsieur Alassane OUATTARA à accéder et à se maintenir au pouvoir par la violence, comme ce fut déjà le cas en 2011 et 2020.
Aujourd’hui encore, sa volonté de se maintenir au pouvoir, en violation de la Constitution et contre la volonté de la majorité des Ivoiriens, plonge à nouveau la Côte d’Ivoire dans la désolation.
Le PPA-CI adresse ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes, souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés, et exprime sa pleine solidarité au peuple de Côte d’Ivoire, plus particulièrement aux milliers d’Ivoiriens injustement emprisonnés.
Le PPA-CI réaffirme sa détermination à se dresser contre ce 4ème mandat anticonstitutionnel de monsieur Alassane OUATTARA.
Il appelle, par conséquent, toutes ses structures, tous ses militants, toutes les organisations de la société civile, ainsi que tous les Ivoiriens épris de paix, de justice et de démocratie, à se mobiliser courageusement pour poursuivre le combat contre ce coup d’État civil.
Le PPA-CI appelle ses militants, l’ensemble des organisations de la société civile et tous les démocrates ivoiriens à participer à une grande marche pacifique le samedi 8 novembre 2025, afin de protester contre les massacres de populations civiles et d’exiger la libération de tous les prisonniers politiques.
Enfin, le PPA-CI considère que le simulacre d’élection présidentielle du samedi 25 octobre 2025 n’est rien d’autre qu’un braquage qu’il ne reconnaîtra pas.
Fait à Abidjan, le 28 octobre 2025
Jean Gervais TCHEIDE,
Secrétaire Général
Porte-parole Adjoint du PPA-CI
Député de la nation
