L’ex président de l’UNJCI et DG de Fraternité Matin Honorat De Yedagne sort de sa réserve et met les pieds dans le plat de la réconciliation au moment où il est question de dialogue entre le pouvoir et l’opposition à la suite des violences électorales qui ont fait 85 morts. Dans une vidéo qui circule sur la toile, celui-ci ne croit pas en la réconciliation prônée par les hommes politiques. Pour lui, “la réconciliation dont ils parlent c’est comment ils doivent s’entendre pour bouffer tous en même temps”.
“Aujourd’hui tout le monde parle de réconciliation. La réconciliation dont les politiciens parlent c’est comment ils doivent s’entendre pour bouffer tous en même temps”, fustige-t-il.
Il se dit plutôt pour “une réconciliation par les valeurs et autour des valeurs“.
“Comment on fait pour qu’un chef de l’état quel qu’il soit ne puisse pas s’octroyer un budget de souveraineté de 348 milliards FCFA, comment on fait pour qu’une CEI ne soit pas au service d’un parti, pourque la justice s’émancipe, pourque lorsqu’on est DG d’une entreprise publique on ne fasse pas dériver les ressources dans ses poches”, prône-t-il.
Honorat De Yedagne donne également son analyse sur le mal qui ronge le pays et qui est à l’origine des crises successives qui proviennent. “La société ivoirienne telle qu’elle fonctionne est appelée à se diviser, à s’entretuer. Il y a une seule raison: c’est que cette société est gouvernée par la corruption. Tous les ivoiriens se ressemblent parce que la corruption les assemble”, assène-t-il.
Selon lui, le jeu politique ne fait pas exception à cette règle de la “mangecratie”, comme le dit bien l’artiste ivoirien Tiken Jah.”Quand vous regardez le jeu politique vous comprenez que les gens viennent à la politique pour s’enrichir. Tout le monde est d’accord pour voler l’état. C’est ça le consensus ivoirien”.
À l’en croire, c’est un consensus qui est né de la politique d’Houphouet Boigny, premier président de la Côte d’Ivoire.” C’est à dire Houphouet a cherché à transformer les ressources économiques en ressources politiques au nom de la stabilité, au nom de la paix“, explique-t-il.
Il appelle donc à sortir de ce consensus mortifère car, à l’origine de 3000 morts, pour faire la politique “autrement” à travers un changement de “logiciel”.”
“Cela voudra dire par exemple que tout le monde est d’accord pour servir la Côte d’Ivoire et non se servir. Cela sera suffisant parce que les implications d’un tel processus conduiraient à un jeu démocratique transparent, à la légitimité des acteurs politiques, à un consensus autour des valeurs qui fondent la République”, soutient l’ex DG de Fraternité Matin.
I.T