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Exclusif/ Agriculture- Dans le secret de l’ANADER pour l’augmentation des revenus des producteurs agricoles ivoiriens

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Dr Sidiki Cissé, Directeur Général de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER) est au four et au moulin. En toute discrétion. L’homme ne délègue pas, il participe aux réunions, comme celle de ce 4 décembre 2020, en vidéo conférence avec l’une des grandes patronnes du constructeur automobile suédois, SCANIA. Le Directeur Général prend beaucoup de notes.

Il a ses idées, est ouvert aux différentes approches, croise le regard, limite les délais. Il est pressé d‘atteindre ses objectifs qui devraient, avec le soutien de sa tutelle et du gouvernement, permettre d’influencer les conditions des producteurs agricoles ivoiriens et l’amélioration de vie dans le milieu rural.

C’est sa collaboratrice, Estelle Kouassi, gestionnaire de projets, cheffe de la division projets et mobilisation de financement, dynamique boule d’énergie.

« Depuis 2007, l’ANADER avait écrit sa première note conceptuelle par les mécanismes de développement propre (MDP). Notre pays est le 1er exportateur de cacao. Les résidus produisent de l’énergie nocive et dégradante pour la santé » fait-elle savoir. D’où la réflexion et des initiatives autour du cortex du cacao pour en tirer un profit plutôt que de l’abandonner dans les plantations avec une possible incidence sur les cacaoyers et la santé des agriculteurs.

A cet effet, un incubateur est en construction à Gagnoa, un biodigesteur pour la fabrication de briquets (charbon) et de biogaz et la mise en œuvre d’un projet de production de champignon à base de substrats de cacao.

Ce projet est suivi de mains de maître par Hamadou Coulibaly, de la direction appui aux filières de production végétale et animale.

Que prépare Dr Sidiki Cissé ? Laurore.net a pu s’en imprégner. Avec sa structure, le Directeur Général de l’ANADER peaufine la fourniture en biodiesel des autobus que le constructeur SCANIA livrera à la Sotra dans le cadre d’un projet de transport durable.

« La graine d’hévéa n’a jamais été prise en considération chez nous et deviennent des mauvaises herbes. Pour le paysan, c’est une plus-value. Il voit les graines comme une charge de travail. Or, elle constituera désormais une devise et pour l’avoir, il y a une contrepartie » (Dr Guillaume KOFFI, enseignant-chercheur, Université Nangui Abrogoua »

« Il y a une composante, renforcement du parc automobile de la Sotra, la réalisation du BRT (Bus rapid transit), le développement des biocarburants » qui a fait l’objet de convention de prêt du crédit-export suédois en juin 2020 » explique Nicolas Lougovoy, Directeur projets stratégiques SCANIA, Eurasie, Afrique et Moyen Orient.

« Nous maîtrisons le transport à base de biocarburant mais pas la source d’approvisionnement de la matière première » reconnaît Nicolas Lougovoy dont la société s’est confiée à l’ANADER pour gérer ce volet.

Et le sésame se trouve dans la graine d’hévéa ! Selon une documentation consultée par laurore.net, au titre de la production de biodiesel, à travers une première usine à construire, les petits exploitants qui constituent l’ossature de la production d’hévéa devrait engranger 800 millions FCFA de plus, 8 milliards FCFA dans 10 ans soit en 2030 et 16 milliards FCFA en potentiel total.

3.3 millions de litre de diesel seront remplacés par le biodiesel pour la première année, 33 millions de litre en 2030 et le double quand le circuit sera totalement huilé.

La production de tourteau évoluera de 4500 tonnes, 45000 tonnes puis 90.000 tonnes.

Pour les emplois, 140.000 devraient au final être créés.

Pour le biométhane, les petits exploitants agricoles devraient en tirer 575 millions FCFA la première année, 8.6 milliards FCFA dans dix ans puis 28.8 milliards FCFA à la vitesse de croisière de ce projet.

Ainsi, en marge de la commercialisation directe des fèves de cacao, de la tasse d’hévéa, grâce à la vision prospective de Dr Sidiki Cissé et de l’ANADER, les producteurs agricoles ivoiriens devraient voir leurs conditions de vie, s’améliorer.

Pour parvenir à cet objectif, il faut bien des producteurs en bonne santé. Là, sous l’impulsion du Directeur Général, l’ANADER a créé et installé 3600 comités de lutte contre le VIH-SIDA. Dr Kouassi Jean-Pierre a la lourde charge de veiller à la bonne santé des producteurs agricoles. Il pilote le service Santé communautaire. Il ne s’offre pas de pause et travaille, même à midi.

« Nous avons pris part à l’enquête de vérification communautaire sur la qualité des soins » révèle-t-il à laurore.net.

Avec l’avènement du coronavirus, la sensibilisation a constitué « l’activité essentielle » par l’installation de 57 points focaux ANADER. Des comités villageois de lutte contre les pandémies dans les régions Nord, Centre et Est ont été mis en place.

Pour Dr Guillaume Koffi, Généticien, enseignant-chercheur à l’université Nangui Abrogoua, « ce projet paraît intéressant parce qu’il s’agit d’énergies renouvelables. La Côte d’Ivoire a pris du retard. Ce sont des domaines dans lesquels des pays voisins ont pris de l’avance sur nous.  C’est intéressant au niveau des plantations. Pour le biométhane, ces applications sont très vastes. La graine d’hévéa n’a jamais été prise en considération chez nous et deviennent des mauvaises herbes. Pour le paysan, c’est une plus-value. Il voit les graines comme une charge de travail. Or, elle constituera désormais une devise et pour l’avoir, il y a une contrepartie » analyse l’enseignant-chercheur pour Laurore.net.

ARS