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Éducation Nationale – Voici la solution trouvée pour le paiement rapide du salaire des nouveaux enseignants

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Les jeunes fonctionnaires, en tout cas ceux du ministère de Kandia Camara, broient du noir et c’est peu dire. Les semaines dernières, ils ont dû déclencher une opération bandeau rouge pour interpeller les autorités du ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Technique et de la Formation professionnelle et ceux de la Fonction Publique. Ils accumulent des mois sans salaire, soumis aux bonnes volontés des tuteurs et anciens collègues. Avec le souci de ne pas subir la faim, ces jeunes enseignants doivent chaque jour, s’occuper de favoriser l’acquisition de savoir à des écoliers. En attendant le rappel.

« Quelques jours après les différentes manifestations engagées via les réseaux  sociaux nous constatons que le cri de cœur a été entendu puisqu’une Nouvelle réforme a été mise en place pour que tout ce qui concerne les dossiers soldes soient signés par les Directeurs Régionaux de l’Education Nationale (DREN) et par les Inspecteurs de l’Enseignement Préscolaire et Primaire (IEPP). Ladite décision a  été prise par  le DRH du ministère », a révélé Keffa Stéphane, un syndicaliste.

« La manifestation ne visait pas un seul syndicat. Mais ce sont  les mouvements syndicaux, MIDD, UNIC, COSEFCI, OSSEP.CI » et la locomotive  « SAEPPCI dirigé par le doyen JÉRÔME OURIZALE  qui ont fait bouger les choses » nous confie le syndicaliste.

« Cette histoire  de rappel du salaire,  c’est ce qui nous tue », s’est confié  à Laurore.net un enseignant en attente de son rappel sans savoir la fin de ce calvaire.

Selon Keffa Minhenou Stéphane, un enseignant membre d’un syndicat d’enseignants, en service dans la DRENETFP de SÉGUÉLA, IEPP SIFIÉ, contacté par laurore.net, « Pour l’instant nous n’avons pas encore mis une structure en place pour croiser les autorités » fait-il savoir.

« On n’a plus besoin de ce rappel. Ce que nous voulons maintenant c’est que dès qu’on sort du CAFOP on nous vire notre salaire, on n’est plus dans cette affaire  de rappel où il faut attendre près d’une année avant  de percevoir son salaire »,  dénonce-t-il.

Les jeunes enseignants, mutés dans des écoles du pays, broient du noir. Et quand après des années de souffrance, point la lueur de l’espoir, au Trésor public, les agents leur font subir un autre calvaire. « Le seul  mot qui sort de leur  bouche c’est, patientez on va vous appeler, malgré toutes les souffrances  que nous prenons pour reconstituer nos dossiers »  fait-il savoir.

Selon la source de laurore.net, « Alors  que nous sommes (pour la plupart d’entre nous affectés) dans des villages où nous n’avons pas de famille. » « Qui nous soigne lorsque nous sommes malade ? » interroge-t-elle.

 « Des collègues se sont retrouvés dans  ce cas de difficulté. D’autres ont même été emportés par la maladie  parce qu’ils n’avaient pas de quoi se soigner », déplore la source de laurore.net.

Le recours, contracter une dette. « On est donc obligé (parfois) de prendre des crédits au cours  de l’année. Soit chez le boutiquier,  soit chez  les villageois, soit  chez le doyen que nous avons trouvé sur place. Tout  ça pour pouvoir acheter  un  sac  de riz et subvenir à nos divers besoins », confie cette source.

Cette maltraitance des enseignants du primaire et du préscolaire, les soumet à une humiliation sans nom. « A cause  de cette  situation,  les instituteurs sont  banalisés dans les villages.  Quand  tu passes, les villageois  te ridiculisent, estimant qu’on n’a rien. Ils se jouent maître, ils ont quoi ?  (…) Maison  de 2000f et de 3000f ils ne peuvent pas payer.  Ils prennent nos ignames à crédit  sans pouvoir rembourser », raconte cette autre source de Laurore.net.

« Les enseignants font pitié. De tous les corps,  l’enseignement est le plus méprisé en Côte d’Ivoire. Depuis nos grands-frères ça été comme ça,  nous sommes venus trouver et ça n’a pas encore  changé. ça s’est empiré même », s’indigne notre source, en proie à une galère indescriptible à l’approche de ces fêtes de fin d’année.

« Jusqu’à présent certains collègues n’ont pas encore eu leur matricule. Je suis un témoin puisque j’en fais partie », a-t-il témoigné.

C’est à se demander à quoi sert l’informatisation des services de la Fonction publique et du ministère technique ? Les fonctionnaires sont obligés de faire de longs voyages pour des papiers là où ils peuvent remplir des formulaires dans un cybercafé. A charge pour le ministère technique de le traiter et le transférer pour un traitement diligent. On en est encore au papier alors que le pays a un bon taux de pénétration internet.

Jeunes à rentrer dans la Fonction publique, les fonctionnaires sont obligés de refaire la même paperasse, le même parcours du combattant, la même attente pour se voir payer la pension de retraite. A quand la fin de ce calvaire ?

Mohamed CAMARA